Histoire
Les Émirats arabes unis (EAU) sont un État-nation relativement jeune. À partir du XVIe siècle, des parties de l’État actuel ont été contrôlées par une série d’autres acteurs coloniaux – d’abord les Portugais, puis l’Empire ottoman, et enfin les Britanniques, qui cherchaient tous à contrôler et à tirer profit du commerce dans la région. Au XIXe siècle, les Britanniques ont signé une série d’accords avec les souverains (cheiks) de la région afin de garantir la paix et de mettre fin à la piraterie, à commencer par le traité général de paix de 1820. Ce long processus a effectivement abouti au contrôle par les Britanniques du territoire qui constitue aujourd’hui les Émirats arabes unis. En 1952, sept cheikdoms ont formé le Trucial States Council, un forum de discussion et de coordination. À la fin des années 1960, il est devenu évident pour le gouvernement britannique qu’il ne pouvait plus se permettre de maintenir ses engagements en matière de défense dans la région et a donc annoncé la fin des relations conventionnelles avec les cheikdoms qui étaient auparavant sous la protection britannique.
À la fin de l’année 1971, deux nations qui sont aujourd’hui des voisins régionaux des EAU – Bahreïn et le Qatar – ont accédé à l’indépendance après la fin de leurs accords de traité avec les Britanniques. Dans ce contexte, en décembre 1971, les dirigeants d’Abu Dhabi et de Dubaï ont convenu de former une union entre leurs deux émirats, de préparer une constitution et d’inviter ensuite les dirigeants de cinq autres émirats à rejoindre l’union. Le 2 décembre 1971, Abu Dhabi, Dubaï et quatre autres émirats ont accepté de former une union connue sous le nom d’Émirats arabes unis. Le septième émirat, Ras al-Kaimah, a rejoint l’union au début de 1972. En 1976, le président des EAU, le cheikh Zayid bin Sultan al Nahyan, a promulgué des réformes qui ont conduit à une centralisation accrue, le gouvernement fédéral prenant le contrôle de domaines tels que l’immigration, la sécurité publique et le contrôle des frontières. La Constitution des EAU, qui est entrée en vigueur le 2 décembre 1971, a été définitivement acceptée en mai 1996.
Structure
Les Émirats arabes unis sont composés de 7 émirats (monarchies constitutives). Les EAU sont une monarchie absolue fédérale et présidentielle. Selon la tradition, le souverain (héréditaire) d’Abu Dhabi est le président et le chef de l’État, tandis que le souverain (héréditaire) de Dubaï est le premier ministre et le chef du gouvernement. Le Conseil suprême fédéral est composé des dirigeants des sept émirats. En théorie, ce conseil élit le président et le premier ministre pour un mandat de cinq ans. Dans la pratique, toutefois, le président et le premier ministre sont toujours les dirigeants d’Abu Dhabi et de Dubaï respectivement.
L’organe législatif fédéral des EAU est le Conseil national fédéral monocaméral, qui est composé de 40 membres. La moitié de ces membres sont nommés par les souverains de leurs émirats respectifs et détiennent tout le pouvoir politique du Conseil. L’autre moitié est élue pour un mandat de deux ans par un collège électoral dont les membres sont nommés par les émirats et n’ont qu’un pouvoir consultatif.
Le pouvoir judiciaire fédéral des Émirats arabes unis est un organe constitutionnellement indépendant qui comprend la Cour suprême fédérale. Le Conseil suprême fédéral nomme les cinq juges de la Cour suprême, dirigés par un président.
Chacun des émirats constitutifs de l’union a son propre dirigeant (héréditaire), et ce sont eux qui sont chargés de dicter la réforme de la gouvernance sur leur territoire. Alors que le gouvernement fédéral garde le contrôle des affaires étrangères, de la sécurité et de la défense, de l’éducation, de la santé publique et de la politique de communication, chaque émirat conserve des pouvoirs considérables, notamment l’autorité cruciale sur les droits et les revenus pétroliers.
Bien que les EAU soient une fédération décentralisée dans la pratique, cette décentralisation n’a pas eu d’effet négatif sur le pays et celui-ci a bénéficié d’un degré important de stabilité depuis son indépendance. Le gouvernement des EAU a indiqué qu’il était favorable à un renforcement de l’autorité juridique et législative du Conseil national fédéral. La constitution, qui mélange des aspects de règles traditionnelles et modernes, représente un compromis entre les émirats qui favorisent la centralisation et ceux qui préfèrent l’autonomie individuelle. Malgré un éventail apparemment large de pouvoirs fédéraux, la constitution prévoit une fédération peu contraignante dans la pratique.