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Les politiques linguistiques du Canada sont bien établies mais susceptibles d’amélioration: Numéro 56

La langue est un puissant marqueur d’identité collective et individuelle. Elle éveille souvent le sentiment d’affirmation nationale ou communautaire qui conduit aux demandes d’autonomie gouvernementale. Les dispositions législatives qui prennent en compte les différences linguistiques sont parfois substantielles dans les fédérations, dont beaucoup abritent une population très diversifiée. De fait, la diversité linguistique est l’une des principaux facteurs expliquant le rôle central du fédéralisme dans les régimes fondateurs ou l’évolution constitutionnelle de nombreux pays.

Plusieurs États fédéraux ont inscrit plus d’une langue officielle (ou nationale) dans leur loi constitutionnelle ou leur législation, leurs unités constituantes (provinces, États infranationaux, etc.) pouvant de même accorder un statut analogue à une ou plusieurs langues. Loin d’être purement symbolique, cette mesure doit généralement s’accompagner de politiques, programmes et moyens d’action qui réglementent l’usage des langues désignées. Dans certains États non fédéraux comptant plus d’une langue parlée, la responsabilité des politiques linguistiques est parfois déléguée aux autorités régionales (ou leur équivalent).

La réglementation linguistique, y compris en matière de prestation de services, est souvent un élément clé des secteurs d’intervention qui relèvent principalement ou exclusivement des unités constituantes. Le secteur de l’éducation, par exemple. Dans différents pays, certains réclament que l’enseignement se fasse non seulement dans les langues officiellement reconnues mais aussi dans celles des minorités inquiètes de la préservation de leur langue. C’est particulièrement le cas des Autochtones, dont plusieurs langues ont fait l’objet de tentatives de suppression au cours de l’histoire.